La 5ème édition du challenge régional « la Dictée d’Or 2014 » s’est déroulée le jeudi 16 mars 2014 dans les locaux de la Chambre d’Agriculture de Seine-Maritime.
Sous l’égide de la Fédération Régionale des Maisons Familiales Rurales de Haute-Normandie, le challenge de la Dictée d’Or a été mis en place d’abord au sein de chacune des 11 MFR pour sélectionner les finalistes qui représenteront leur MFR lors de la Finale Régionale. Devant un parterre de 60 finalistes, élèves, apprentis ou stagiaires de la formation continue, Monsieur Sébastien WINDSOR, Président de la Chambre d’Agriculture de Seine-Maritime, a dicté le texte « Lettre de Nelson Mandela adressée à Winnie, sa femme » (voir texte en bas de page).
Avec sérieux, chacun des jeunes a écrit de sa plus belle plume la dictée proposée. Un atelier de correction sur place a permis de délibérer le jour même. Pendant ce temps, après visionnage d’un film réalisé par la Chambre d’Agriculture « la Normandie, une terre nourricière », le Directeur, Jérôme AUCKENTHALER, présentait le fonctionnement et les missions d’une Chambre d’Agriculture. Les jeunes ont ensuite assisté à la projection du film ‘’Je mange, donc je suis’’ de Vincent BRUNO. Celui-ci propose un tour du monde agricole et alimentaire afin d’identifier les problèmes communs en Europe, en Afrique ou au Brésil. On prend conscience que tout est lié et que chacun a son rôle à jouer.
Dès 12 heures, en présence du chef du Service Régional de la Formation et du Développement, Yannick ERMEL, des élus (Bernard CHRISTOPHE -Conseiller Général 27, Mireille LAMY CADIOU de la Chambre d’Agriculture 27) et des représentants des OPA (Daniel ABALEA Directeur de la MSA 76, Jean-Marie LEVESQUE -Chargé Développement Agricole du Crédit Mutuel), Monsieur Jean-Claude DEMARES, Président de la Fédération Régionale de MFR, a félicité chaque finaliste tout en rappelant l’attachement que portent les Maisons Familiales Rurales à l’expression, la lecture et l’orthographe. Il n’a pas manqué, non plus, de remercier le Président de la Chambre d’Agriculture de Seine-Maritime pour avoir dicté le texte et mis à disposition ses locaux pour la réalisation de cet évènement ainsi que les nombreux donateurs qui ont permis de récompenser l’ensemble des finalistes de ce concours.
Il faut prendre conscience que l’orthographe est une arme même lorsque l’on a choisi un métier agricole ou rural. Il y aura toujours un rapport, une lettre ou un CV à écrire. Un employeur choisira toujours celui qui n’a pas fait de fautes. La meilleure façon de se former à la bonne orthographe, c’est la pratique…
Au premier rang, les finalistes. Au dernier rang, de gauche à droite : Ms LINGOIS et ABALEA de la MSA 76, M. AUCKENTHALER de la Chambre d’Agriculture 76, M. DEMARES Président de la Fédération des MFR, M. LEVESQUE Crédit Mutuel, Mme LAMY-CADIOU de la Chambre d’Agriculture 27, M. COTTENET du rectorat/SAIO, M. CHRISTOPHE Conseiller Général 27.
Les finalistes :
La meilleure note : Elodie POTVIN (MFR Forges les Eaux)
Catégorie 1 (classes de 4e/3e/CAPA)
1e : Maureen DESHAYS (MFR Criquetot l’Esneval)
2e : Dylan DUMONT (MFR Rouen)
3e : Amélie LANGLOIS (MFR St Valery en Caux)
Catégorie 2 (classes de 2de /1e Bac / BEPA / Assistant De Vie aux Familles)
1e : Claudia REMY (MFR Routot)
2e : Jocelyn NOURTIER (MFR Buchy)
3e : Pauline THUNE (MFR Neufchâtel en Bray)
Catégorie 3 (classes de Technicien agricole/ Technicien jardin espaces verts/ Term Bac/ BTS)
1e : Morgane COCHET (MFR Tôtes)
2e : Ophélie DELAMARE (MFR Routot)
3e : Marion LECOMTE (MFR Tôtes)
La meilleure note parmi les plus jeunes : Guillaume LARCHEVEQUE (MFR La Cerlangue)
Le Texte de la dictée
Les moissons de misère que nous avons récoltées lors de ces quinze derniers mois d’épreuves ne sont pas prêtes de s’effacer de mon esprit. J’ai l’impression que toutes les parties de mon corps, chair, sang, os et âme ne sont plus que de la bile, tant mon impuissance absolue à te venir en aide dans les moments terribles que tu traverses me rend amer. Quelle différence ce serait pour ta santé et ton moral, ma chérie, pour ma propre anxiété et pour la tension dont je n’arrive à me défaire, si seulement nous pouvions nous voir ! Si je pouvais être à tes côtés et t’étreindre, ou si je pouvais ne fût-ce qu’apercevoir ta silhouette à travers les barbelés qui nous sépareraient inévitablement !
La souffrance physique n’est rien comparée à la façon dont on a piétiné les tendres liens d’affection qui fondent notre mariage et tenté de briser notre relation de mari et femme. Quel épouvantable moment nous vivons ! Nos convictions les plus chères s’en trouvent mises à l’épreuve, comme nos résolutions. Mais tant que j’aurai le privilège de pouvoir communiquer avec toi, même si c’est pour la forme, et jusqu’à ce qu’on me retire expressément ce droit, nos dossiers témoigneront que j’ai essayé avec acharnement de t’écrire tous les mois. Je te le dois, et rien ne m’en distraira. Peut-être ma persévérance sera-t-elle un jour récompensée.
Il y aura toujours des hommes de bonne volonté sur terre, dans tous les pays, et même dans le nôtre. Un jour, nous aurons pour nous le soutien sincère et indéfectible d’un homme honnête, placé au sommet de l’État, qui jugera incorrect de ne pas honorer son devoir consistant à protéger les droits et les prérogatives de ses ennemis les plus résolus, dans la bataille d’idées qui se joue ici ; un homme qui se fera de la justice et de l’équité une idée suffisamment haute pour nous garantir non seulement les droits et prérogatives que la loi nous accorde déjà, mais qui nous dédommagera pour ceux dont nous avons été privés.
En dépit de tout ce qui est arrivé, des vicissitudes et des revers de fortune des quinze derniers mois, je garde espoir. Il m’arrive même de croire que ce sentiment fait partie de moi. Je sens mon cœur pomper l’espoir et le diffuser dans toutes les parties de mon corps, où il me réchauffe le sang et me remonte le moral. Je suis convaincu qu’une avalanche de calamités personnelles ne peut pas écraser un révolutionnaire déterminé, pas plus que le brouillard obscur qui accompagne de telles tragédies ne peuvent le faire suffoquer. L’espoir est au combattant de la liberté ce que la bouée de sauvetage est au nageur : la garantie qu’il ne se noiera pas, qu’il restera à l’abri du danger. Ma chérie, je sais que si la richesse se mesurait en pesant l’espoir et le courage, avec ce que tu recèles en ton sein (cette idée, je la tiens de toi), tu serais certainement millionnaire. Souviens-t’ en toujours.
Lettre de Nelson Mandela adressée à Winnie, sa femme.
Le 1er août 1970.
[Article aimablement transmis par la Fédération des MFR de Haute-Normandie]