Le Conseil d’Administration de l’Union nationale des Maisons familiales rurales s’est tenu les 19 et 20 novembre 2014 dans les locaux du CESE à Bruxelles, à l’invitation de M. Joseph GUIMET, vice-Président de l’UNAF et Président du département Europe. Ce fut l’occasion pour les membres du C.A. de l’UNMFREO de recueillir de nombreuses informations mais également de pouvoir présenter leurs attentes et questionnements directement aux différents intervenants sollicités.
Le Conseil d’Administration de l’Union nationale des Maisons familiales rurales au CESE à Bruxelles
M. Joseph GUIMET connait bien le mouvement des MFR pour avoir été notamment directeur de la Fédération Régionale des MFR d’Auvergne, il siège aujourd’hui au CESE au titre de son mandat à l’UNAF, il a donc guidé la délégation des MFR durant ces deux journées.
Joseph GUIMET (à gauche), un guide averti des institutions européennes
M. Henri MALOSSE, président du CESE (photo ci-contre), était déjà intervenu lors des Rencontres de la Vie Associative organisées par les MFR à Montpellier les 22 et 23 novembre 2013, il a ouvert les débats en revenant sur les 3 défis qu’il s’était lancés pour son mandat à la tête du CESE :
1-réduire le fossé grandissant entre citoyens et les institutions de l’UE,
2-favoriser l’expression de la société civile représentée par les acteurs économiques et sociaux : « des acteurs qui, comme vous, doivent être écoutés » insiste-t-il,
3-renforcer le poids du CESE auprès des autres institutions : « le CESE s’est efforcé de se faire mieux reconnaitre (…) on fait maintenant des études d’impact qui ont fait par exemple le constat de trop d’obstacles bureaucratiques, comme dans le cas de la garantie jeunesse ».
M. François BRUNAGEL, directeur général du protocole du Parlement européen, est ensuite intervenu pour présenter le fonctionnement des institutions européennes, présentation suivie de la visite du Parlementarium (voir photo ci-dessous).
La première journée s’est terminée par l’intervention d’Eric ANDRIEU, député européen pour les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées. En réponse à la question de Dominique RAVON, président de la Fédération Régionale des MFR des Pays de la Loire, qui lui demandait « comment rassurer les jeunes sur la question de l’Europe », Eric ANDRIEU a expliqué qu’en dépit des difficultés actuelles et « même si à son niveau l’affaire paraissait complexe », il lui semblait « important en matière d’éducation et de formation de sensibiliser les jeunes générations au fait européen ». Il a ajouté qu’il fallait donner du temps à l’Europe des 28 : « on rencontre des difficultés à construire le projet (…) la question de la temporalité est importante (…) l’Europe est jeune à l’échelle du monde ».
Eric ANDRIEU, à gauche, aux côtés de Xavier MICHELIN, président de l’UNMFREO et de son directeur Serge CHEVAL
Le deuxième jour était consacré au Conseil statutaire qui a étudié notamment l’avant-projet du mouvement des MFR, projet qui sera renouvelé en 2015 et présenté à l’Assemblée générale du mouvement qui se tiendra en juillet prochain à Nantes. Les travaux ont été suivis par l’intervention de Mme Laure COUDRET-LAUT, Conseillère Education, Enseignement supérieur, Multilinguisme, Jeunesse et Sport à la Représentation Permanente de la France auprès de l’UE (photo ci-contre).
« Il faut rester très enthousiaste pour l’Europe » (…) je pense que ça vaut la peine d’agir » : ces quelques mots résument bien la tonalité du message que Mme COUDRET-LAUT a délivré à la délégation des MFR ce matin-là. « Il est très important que je puisse rencontrer des gens qui sont sur le terrain et qui représentent la société civile, pour moi c’est un privilège d’être invitée à votre Conseil d’Administration » précise-t-elle.
Mme COUDRET-LAUT a commencé par expliquer qu’elle regrettait une récente redistribution des cartes concernant les questions d’éducation et de formation : « la politique de la formation professionnelle et la politique de la formation des adultes sont passées à l’Emploi, elles sont perçues maintenant comme une remédiation à la lutte contre le chômage et on trouve cela dommage (…) il va falloir qu’on articule la façon dont on travaille au Conseil de façon à ce que cette compétence qu’on a acquise depuis longtemps sur toute l’éducation, on ne la perde pas ».
Elle a ensuite souhaité défendre la « transparence » des décisions prises à Bruxelles et mettre en avant les possibilités d’y participer : « arrêtons de dire que tout est obscur, caché (…) tout a été validé par nos gouvernements, tout ce que nous faisons est transparent (…) il faut écrire collectivement, vraiment je vous encourage (…) la France a donné sa position sur Education et Formation 2020, il y a des possibilité pour les acteurs de prendre des positions, c’est la force de la France, il faut le faire, il y a des occasions, des moments : il faut les saisir ! »
Mme COUDRET-LAUT a ensuite invité directement les MFR à s’engager. « Le Conseil Education, Jeunesse, Culture et Sport, travaille des textes non législatifs, se met d’accord pour agir ensemble, et il y a des sujets qui vont vous intéresser ! » lance-t-elle à la salle. Extraits :
1-« On va favoriser l’entreprenariat dans sa dimension jeunesse, qui pourra être vue comme une compétence de base transversale dans l’éducation, de la petite enfance jusqu’à l’université » ;
2-« Nos conclusions ont été reconfigurées, elles étaient segmentées (école, université, formation professionnelle), on va vers une approche vraiment transversale, avec des compétences qu’on acquiert dans tous les endroits d’éducation et qu’on valorise dans tous ces endroits (…) on aborde les questions de façon beaucoup plus globale, avec l’idée qu’on avance dans la continuité (…) on avance dans la validation de l’éducation formelle et non formelle » ;
3-« Avec le programme Erasmus+ on a privilégié une enveloppe pour la jeunesse (…) au bout d’un an je suis demandeuse de retours de votre part, de difficultés que vous pourriez avoir rencontrées (…) il y a un gros problème sur les échanges scolaires, le partenariat a été vu de façon trop large, on constate une réduction drastique du nombre de projets pour la France, mais aussi en Allemagne et dans beaucoup d’autres pays ».
Mme COUDRET-LAUT a ensuite présenté les résultats qu’elle juge incontestables aujourd’hui de la mobilité en terme d’employabilité : « La dernière étude d’impact Erasmus montre que les gens qui partent sont des gens qui avaient dans la tête l’idée de partir, il faut la donner cette idée, sinon on rompt l’égalité entre les enfants ». Elle ajoute : « Qui est parti a acquis ! C’est une évidence, l’employabilité d’un jeune est accrue par la mobilité (…) cette étude formidable a été bridée par la presse, et c’est devenu les bébés Eramus ! ».
NB : Les Maisons familiales rurales ont depuis longtemps compris l’intérêt de la mobilité pour les jeunes, en répondant notamment aux appels à proposition Erasmus. Voici quelques articles précédents traitant de ce thème :
Lancement d’un partenariat stratégique européen porté par les Maisons familiales rurales
Mobilités européennes 2014 : « Osons la mobilité ! »
Journée nationale UNAF au Parlement européen : les MFR invitées à témoigner
Après avoir évoqué les opérations européennes concernant l’éducation et la jeunesse, en rappelant notamment que le calendrier des appels à proposition Erasmus+ 2015 était en ligne, Mme COUDRET-LAUT a conclu en présentant la Garantie Jeunesse, destinée à « mettre dans l’action des jeunes qui ont décroché ». Elle a affirmé que même si « on n’avait pas encore de résultats (…) les plateformes de décrochage ont été bien organisées pour évaluer qui étaient les décrocheurs et où ils étaient, ça a vraiment bougé du point de vue de la coopération entre les ministères, en France on a amélioré la situation des décrocheurs, c’est faible mais ça a bougé (…) c’est ce que montre le moniteur de la formation et de l’Education de l’UE« .
C’est sur cette note d’optimisme que Mme COUDRET-LAUT a conclu son intervention, et que les participants à ces deux journées ont terminé leurs travaux.
Consultation de l’avant-projet du mouvement des MFR, en route vers 2025 !